Véritables enjeux sociétaux et environnementaux au niveau mondial, le climat et la biodiversité sont au cœur des débats. 2021 aura été une année charnière pour ces questions avec le rassemblement des dirigeants mondiaux lors de la COP15 et de la COP26. Les COP (Conferences Of the Parties) sont l’organe suprême des conventions internationales et réunissent chaque année tous les états membres.

L’objectif : discuter, échanger et faire émerger des solutions pour lutter contre le réchauffement climatique et le déclin de la biodiversité. Un travail de longue haleine qui doit tenir compte de nombreuses problématiques, telles que l’économie, la politique ou encore les préoccupations sociétales.

La terre vue du ciel
COP21 - Marche pour le climat

Des sujets plus que jamais d’actualité

Malgré les difficultés rencontrées, ces conférences restent essentielles. L’environnement, en effet, est plus que jamais au cœur des préoccupations. Le réchauffement climatique et la perte de biodiversité s’accélèrent de manière inquiétante, d’autant qu’ils sont intimement liés.

Ils ont des causes communes, comme notre manière de surconsommer les ressources (les énergies fossiles, les ressources alimentaires, …) et de fragmenter les habitats naturels pour nos besoins. Climat et biodiversité sont intimement liés. Les actions humaines ont néanmoins transformé ce cercle vertueux en un cercle vicieux, difficile à briser.

Le cercle vicieux des changements climatiques et de la perte de biodiversité

De nombreuses situations démontrent l’influence qu’ont le réchauffement climatique et la perte de biodiversité l’un sur l’autre. L’artificialisation des sols et la disparition de la biodiversité, par exemple, ont un impact sur la capture des GES (gaz à effet de serre) et sur l’augmentation des températures. Cette augmentation endommage d’ailleurs les écosystèmes, les empêchant de remplir leur rôle de puits de carbone.

D’un autre côté, les événements extrêmes, tels que les sécheresses, menacent la faune et la flore et augmentent le risque d’incendies. L’augmentation des températures cause également différents problèmes. Par exemple, la mortalité des coraux dans les océans, le déplacement des animaux et des plantes qui tentent de retrouver des conditions favorables à leur développement, le risque d’invasion par des espèces exotiques envahissantes, …

De l’importance de réduire les émissions

Pour rompre ce cercle vicieux, des changements sont indispensables. Et parmi les actions principales, on trouve la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pointés comme un acteur majeur du réchauffement climatique, les GES et leur réduction sont un objectif qui doit tous nous mobiliser.

D’où l’importance des COP et des actions et engagements qui en découlent. Ces conférences internationales sont l’occasion de débattre, de négocier et d’avancer. Elles démontrent une prise de conscience de l’existence des crises environnementales, même si les résultats ne sont généralement pas à la hauteur de l’urgence actuelle.

Retour sur la naissance des COP

C’est en 1992, lors du sommet de la Terre à Rio, que la convention-cadre des nations unies sur les changements climatiques voit le jour. Cette convention reconnait l’existence d’un changement climatique d’origine humaine et demande aux pays industrialisés de lutter contre ce phénomène.

C’est de cette convention que sont issues toutes les COP (Conference Of the Parties), dont la première aura lieu à Berlin en 1995. Composée de tous les États « parties », la COP constitue l’organe suprême de la Convention. Elle se réunit tous les ans lors de conférences mondiales où sont prises des décisions pour respecter les objectifs de lutte contre les changements climatiques.

une raffinerie émettant du CO2

Une COP climat et une COP biodiversité?

Les deux réunions internationales sont aujourd’hui indépendantes, mais le lien entre le climat et la biodiversité ne doit pas être sous-estimé. Ce point crucial a d’ailleurs été mis en avant lors du Congrès mondial de la nature de l’UICN 2020, tenu du 03 au 11 septembre 2021 à Marseille.

La COP climat

La COP climat est bien sûr la plus connue des deux. Organisée chaque année dans un pays différent, elle a notamment abouti en 2015 à l’Accord de Paris (lors de la COP21 en France), ratifié par 196 « Parties ». Il s’agit du premier accord fixant des objectifs clairement définis de réduction des gaz à effet de serre. L’objectif était de maintenir le réchauffement climatique planétaire sous la limite des 2°C (voire sous les 1,5°C) par rapport à l’ère préindustrielle. Chaque pays devant alors présenter des efforts pour réduire ses émissions de GES.

La COP biodiversité

La COP biodiversité, quant à elle, est organisée tous les deux ans. Moins connue que sa grande sœur, elle n’en reste pas moins importante et réunit de nombreux acteurs : chefs d’États, scientifiques, associations de protection de l’environnement, entreprises, …

Elle se fonde sur la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies, qui fut ratifiée en 1992 lors du sommet de la Terre à Rio et dont les objectifs sont la conservation de la biodiversité, l’utilisation plus durable des milieux et des espèces et le partage équitable des bénéfices tirés de l’utilisation des ressources génétiques.

un parc éolien énergie durable
la forêt amazonienne, hotspot de biodiversité

La COP15 et la COP26 : décisions et déception

L’année 2021 aura été riche, puisque la COP15 sur la biodiversité s’est déroulée en Chine, à Kunming, et que la COP26 sur le climat a quant à elle eu lieu en Ecosse, à Glasgow.

Retour sur la COP15

Cette 15e édition a réuni 196 états signataires de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB). Elle avait pour vocation de fixer à l’horizon 2030 une feuille de route et un cadre global afin de protéger la biodiversité et les différents écosystèmes.

Le dernier rapport de l’IPBES (plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques) souligne la crise majeure que connait la biodiversité. Nous parlons désormais d’une 6e extinction de masse des espèces vivantes, suite notamment aux activités et pressions que l’humanité exerce sur la nature. La biodiversité décline à un rythme sans précédent.

La COP de Kunming a donc porté sur différents sujets dont la protection de 30% de terres et des mers d’ici 2030, la réduction de la pollution et des émissions de GES ou encore le financement et l’accompagnement des pays en développement.

L’une des thématiques principales était également la réalisation d’un suivi du Plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020. Un suivi bien nécessaire puisqu’il est important de rappeler qu’aucun des objectifs de la COP 10 (objectifs d’Aichi) n’a été tenu, notamment parce que ces objectifs ne sont pas obligatoires, même s’ils sont juridiquement contraignants.

Retour sur la COP26

La COP 26 s’est tenue à Glasgow. Ses principaux enjeux étaient de rehausser l’ambition climatique (stratégie des états sur le long terme), de finaliser les règles d’application de l’Accord de Paris, de mobiliser la finance climatique et de renforcer l’agenda de l’action.

Le dernier rapport du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du climat), qui présente l’état actuel du climat ainsi que les nouvelles projections climatiques mondiales et régionales, est loin d’être rassurant. Il rappelle, en effet, que nous ne sommes pas sur la bonne voie pour rester en dessous des 2°C de réchauffement global par rapport à l’ère préindustrielle, objectif à long terme de l’Accord de Paris (COP21).

assemblée des parties lors de la COP26
pancarte de manifestant "It's not easy, being green"

Le mot de la fin

Nous sommes dans une situation de vulnérabilité climatique avec un changement qui est aujourd’hui en pleine accélération, il est donc urgent de protéger la biodiversité et de faire le nécessaire pour stabiliser le climat.