Favoriser la biodiversité dans son jardin

29 avril 2022

De l’importance de chaque action, même individuelle

Ce lundi 04 avril 2022, les experts du GIEC ont dévoilé un ensemble de préconisations à mettre en place sans plus attendre pour sauver la Terre. Si ces solutions destinées à ralentir l’urgence climatique actuelle sont bien sûr essentielles, elles présentent néanmoins l’inconvénient de se jouer à l’échelle mondiale.

Face à de telles recommandations, nous, « simples citoyens », sommes souvent démunis. N’y a-t-il rien à notre niveau que nous puissions faire pour aider ? Existe-t-il des solutions que nous pouvons facilement mettre en œuvre et participer ainsi à la sauvegarde de notre environnement ?

La réponse est oui ! Face à ce constat alarmant, il est clair que chaque petite action compte. Et changer son mode de vie en privilégiant davantage le vélo, en mangeant local, en visant le zéro déchet, … n’est pas la seule action possible. Vous pouvez également contribuer à favoriser la biodiversité près de chez vous, en commençant par votre jardin, par exemple.

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La biodiversité, alliée contre le réchauffement climatique

Biodiversité et climat sont intimement liés. Et si l’on pense surtout à l’impact du réchauffement climatique sur la perte de biodiversité actuelle, ce lien n’est pourtant pas à sens unique. La biodiversité, en effet, offre de nombreuses solutions pour lutter contre le changement climatique : elle participe à la purification de notre air, combat les canicules, tempêtes et inondations, etc.

Vous souhaitez en savoir plus sur ce lien ? Lisez notre article : « La biodiversité pour lutter contre les changements climatiques ».

Et dans ce domaine, vous pouvez vous aussi agir. Comment ? En favorisant la biodiversité dans votre jardin. Il existe, en effet, plusieurs actions que vous pouvez mettre en œuvre, seul si vous avez la main verte ou avec un jardinier architecte paysager.

Nos actions pour favoriser la biodiversité dans votre jardin

Pour vous y aider, nous vous proposons différentes actions simples à mettre en œuvre. Ces dernières vous permettront d’aménager votre jardin de manière responsable, pour l’environnement mais aussi pour toutes les formes de vie que nous rencontrons en Belgique.

Avant de commencer, il est important de bien connaitre l’environnement dans lequel se trouve votre jardin. C’est en effet ce contexte qui vous guidera pour l’aménager et l’intégrer au mieux dans son milieu immédiat, lui permettant ainsi de devenir une zone refuge pour la biodiversité propre à votre région.

Quel est son ensoleillement ? Y-a-t-il des zones d’ombres ? Quelles sont les espèces végétales et animales déjà présentes ? Cette réflexion vous aidera à concevoir votre projet de jardin naturel et d’y mettre les éléments au bon endroit.

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Créer une mare naturelle

Dans un jardin, une mare n’est pas seulement esthétique. Aussi petite soit-elle, elle accueillera de nombreuses espèces, tant végétales qu’animales. La mare doit être suffisamment profonde (entre 80 et 100 cm au minimum), avoir des pentes douces et différents niveaux d’eau. Cela permettra d’éviter un gel complet en hiver, mais aussi aux oiseaux de venir s’y baigner et aux petits mammifères de ne pas s’y noyer.

Si vous décidez d’installer des végétaux aquatiques, utilisez uniquement des plantes indigènes. Certaines sont davantage décoratives comme les joncs ou l’iris jaune, mais pensez aussi aux plantes flottantes, comme les nénuphars jaunes, et aux plantes oxygénantes, telles que les myriophylles et les callitriches.

Avec un peu de patience, vous constaterez que les animaux viennent s’y installer d’eux-mêmes. Observez le cortège et les premiers arrivants ! Les odonates (libellules et demoiselles) seront probablement les premiers sur les lieux, suivis rapidement par les dytiques et autres insectes aquatiques. Vous y trouverez également des amphibiens (grenouilles, crapauds, tritons, etc.), des mollusques, des oiseaux, … et bien d’autres espèces.

L’idée, c’est que si chaque jardin particulier possédait un petit coin d’eau naturel, nous pourrions recréer un maillage écologique aquatique qui serait bénéfique à toutes ces espèces présentes dans ce milieu de vie.

Laisser naître une zone de nature spontanée

Il est toujours intéressant de laisser une zone de nature spontanée dans son jardin. En laissant quelques mètres carrés pousser comme bon leur semble, vous allez privilégier l’apparition de plantes et fleurs sauvages, très utiles à la fois pour la faune mais aussi pour la santé de votre jardin.

Une plante ne pousse jamais dans un sol sans raison. Les orties, par exemple, poussent dans des sols trop riches en azote. Elles permettent d’absorber une partie de cet excès. D’autres plantes permettent quant à elles d’aérer le sol grâce à leurs racines, le faisant davantage respirer.

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Proscrire l’utilisation de produits phytopharmaceutiques

Les produits phytosanitaires ou phytopharmaceutiques reprennent les biocides, produits anti-parasitaires, herbicides, fongicides, … Ils sont composés de substances actives qui se dégradent plus ou moins rapidement.

L’impact négatif des pesticides de synthèse est indéniable. Pour l’environnement bien sûr (pollution de l’air et du sol) mais aussi pour la faune et la flore. Les conséquences, tant pour la faune que pour la flore, sont à la fois directes et indirectes.

Les animaux sauvages et domestiques peuvent s’intoxiquer en consommant ces produits de manière directe ou indirecte, par exemple en consommant l’eau et la nourriture contaminées. C’est le cas, par exemple, des oiseaux qui peuvent manger des graines recouvertes de ces produits.

Les produits phytosanitaires participent également à la destruction des ressources alimentaires, (insectes, fruits, …), à la perte des habitats (ronces, orties,  …) et à la création de nouvelles pathologies (cancer, perte de fertilité, défaillance du système immunitaire, etc.).

Planter des fleurs mellifères

Les plantes mellifères sont utilisées par les abeilles pour confectionner leur miel. Les abeilles domestiques et les abeilles sauvages jouent un rôle essentiel dans le maintien de la biodiversité. Elles fécondent les fleurs de nos arbres fruitiers et cultures, participant ainsi à la création de nos ressources alimentaires. Elles permettent également la reproduction de nombreuses plantes en contribuant à leur pollinisation.

En plantant des plantes mellifères dans votre jardin, vous aidez donc à protéger ces espèces essentielles à notre bien-être. Dès lors, craquez pour de la lavande, du lierre grimpant, du chèvrefeuille, du laurier-thym, des bruyères, des roses trémières, … et laissez pousser les plantes sauvages ! Pissenlits, pâquerettes, trèfles, … transformeront votre pelouse en prairie fleurie. Ces fleurs sont un réel atout afin d’attirer les insectes pollinisateurs au jardin (ce qui vous sera par ailleurs bien utile pour votre potager).

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Accueillir la faune et lui créer des refuges

La diversification des habitats naturels est importante car chaque espèce a des besoins spécifiques. Il existe un grand nombre de solutions à mettre en place pour permettre à la faune de trouver un refuge dans votre jardin. En voici quelques-unes :

  • Créer un hôtel à insectes dans le fond de votre jardin.
  • Installer des nichoirs et abris pour les oiseaux.
  • Aménager de petits tas de bois et de feuilles pour permettre aux hérissons, insectes et petits rongeurs de s’abriter.
  • Monter un muret de pierres pour les insectes, mulots et petits oiseaux.
  • Un abri de jardin est aussi l’idéal pour permettre à des oiseaux comme l’hirondelle de confectionner leurs nids.

Éviter de planter des espèces exotiques

Bien qu’attirantes pour leurs couleurs, formes et singularité, les espèces végétales exotiques consistent l’une des raisons principales de la perte et disparition de plusieurs de nos espèces indigènes.

Souvent envahissantes, elles fragilisent les écosystèmes en les rendant vulnérables aux invasions. Au point qu’il existe maintenant une liste de ces espèces exotiques envahissantes présentes en Wallonie. Parmi elles, nous retrouvons le Faux-vernis du Japon, le fraisier des Indes, la Renouée du Japon, l’egeria, la jacinthe d’Espagne, l’arbre à papillons, …

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Créer des « passages à faune »

Parce que les animaux tels que les hérissons, mulots, musaraignes, écureuils, … ont besoin de circuler en toute sécurité, pensez à eux lorsque vous aménagez votre jardin. Créez ce que l’on appelle des « passages à faune ».

Nous sommes nombreux à délimiter notre terrain avec des haies, des palissades, des murs, du grillage, … Or, ces dispositifs sont très souvent des obstacles infranchissables pour bon nombre de ces petits animaux. Il existe pourtant des solutions pour faciliter leur passage :

  • Pour une clôture, par exemple, aménagez un espace de quelques centimètres au bas du grillage ou créez de petites ouvertures tous les 10-15 mètres.
  • Pour un mur, plantez du lierre grimpant pour permettre aux animaux grimpeurs de l’escalader.
  • Pour les haies, privilégiez des haies constituées d’arbustes indigènes plutôt que d’espèces exotiques.
  • Pensez aussi aux clôtures en châtaignier qui sont fabriquées à partir de bois local et qui laisse de l’espace entre leurs montants.

Planter des arbustes indigènes

Comme expliqué précédemment, les arbustes indigènes permettent aux espèces comme les oiseaux et petits mammifères de trouver un refuge. Ils sont également source d’attractivité pour de nombreux insectes et offrent de la nourriture à de nombreuses espèces. C’est le cas par exemple de l’aubépine, de l’églantier, du framboisier, du sureau noir, du cornouiller sanguin, etc.

Le mot de la fin

On le voit, chaque action, même la plus petite, peut avoir un impact plus grand que ce que l’on pense. En favorisant la biodiversité dans votre jardin, vous allez non seulement participer à sa protection, ce qui est essentiel pour notre faune et notre flore, mais aussi aider à protéger la nature dans son ensemble

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