De l’importance des haies mellifères dans nos paysages
Introduction aux haies wallonnes
En Belgique, et plus particulièrement en Wallonie, nous comptons plusieurs grandes zones bocagères. Il s’agit de régions rurales où les prairies et les champs sont délimités et protégés par des haies et bandes boisées de différentes tailles. Le Pays de Herve, les Ardennes ou encore les Fagnes en sont particulièrement représentatifs.
Les pratiques agricoles et les paysans ont contribué à rendre le bocage commun dans nos régions dès le 17ème siècle. Certaines haies ont néanmoins poussé de manière spontanée, alors que d’autres sont des reliques de nos forêts, du temps où les villageois les défrichaient pour n’en garder que la lisière.
À la fois esthétique et pratique, ce maillage de nos paysages fait partie intégrante d’un réseau écologique. Il permet de créer des corridors biologiques, favorisant le déplacement de la flore et de la faune. Il joue donc un rôle essentiel dans le maintien de la biodiversité.
La disparition du bocage de nos régions
Néanmoins, malgré ses nombreux avantages, la haie disparaît peu à peu de nos paysages. Un processus entamé dès 1970 et toujours en cours. Diverses raisons l’expliquent, dont le manque d’entretien, l’utilisation du fil barbelé, le remembrement et bien d’autres encore.
L’une des causes principales de cette érosion est l’évolution de notre mode de vie et avec elle, l’apparition de l’agriculture intensive. Dans une recherche constante de parcelles supplémentaires pour cultiver ou élever le bétail, la haie devient encombrante. D’autant que les tracteurs et autres engins agricoles nécessitent désormais un passage plus large. C’est pourquoi de nombreux agriculteurs ont préféré se séparer de ces corridors biologiques.
Les haies mellifères et la biodiversité
Une vision de l’aménagement du territoire qui renforce le réseau écologique sous la forme de bocage soutient la biodiversité de bien des manières.
(h3) Un refuge pour la faune
La haie composée d’arbustes et d’herbacées variés, à floraison décalée dans le temps et sur plusieurs strates, est un véritable espace de vie. Ses arbres et arbustes sont un lieu de protection pour la faune sauvage.
- Les oiseaux, par exemple, vont s’y abriter et y nicher.
- Du côté des mammifères, ils sont nombreux à s’y réfugier, appréciant ce petit coin tranquille lors de leurs déplacements. C’est notamment le cas des hérissons.
- Pour les chauves-souris, un autre mammifère de nos régions, la haie est un moyen de se repérer lorsqu’elles se déplacent autour de leurs gîtes.
- Certains insectes y trouveront également les conditions nécessaires à leur cycle de développement.
Une mine de nourriture
Pour de nombreux insectes, les fleurs des haies mellifères fournissent du pollen comme source de protéines et du nectar comme source énergétique. Elles contribuent ainsi à la sauvegarde des abeilles sauvages, qui sont plus de 350 espèces en Wallonie.
Essentiels à la pollinisation et donc au maintien de la biodiversité, ces insectes pollinisateurs nous rendent de nombreux services écosystémiques, tels que la production de fruits, de légumes ou de miel. Des fruits qui serviront également de nourriture pour les oiseaux et les mammifères, recréant ainsi une chaîne trophique intéressante.
Une aide contre le changement climatique
Bien qu’elle-même fortement touchée par le réchauffement climatique, la biodiversité est particulièrement efficace pour lutter contre les changements environnementaux que nous subissons.
- Les végétaux sont capables de retenir le CO2 atmosphérique.
- Ils jouent également un rôle dans la purification de l’air et de l’eau.
- Ils captent et conservent l’humidité dans le sol, créant des zones d’ombre et de fraîcheur en été.
– De plus, la création de haies et de talus permet de réduire les risques d’inondation.
Une protection pour les cultures
Les haies protègent, en effet, les cultures de plusieurs manières : elles ont un effet coupe-vent, limitent le ruissellement de l’eau lors des fortes pluies, diminuent le phénomène d’érosion des sols, …
(h3) Une intégration de la trame verte
Les haies bocagères, notamment celles mellifères, sont des corridors biologiques. Elles offrent un passage et un abri à la faune lors de ses déplacements, qu’il s’agisse de grandes ou de petites migrations ou simplement de mouvements quotidiens.
Le projet Yes we plant
Le rôle des haies bocagères dans le maintien de la biodiversité est donc essentiel. C’est pour cette raison que la Wallonie a mis au point le projet, Yes we plant, destiné à favoriser cette pratique de l’aménagement du territoire.
(h3) Le projet
L’objectif ? Planter 4.000 km de haies et/ou 1 million d’arbres d’ici la fin de la législature de 2019-2024. En subventionnant la plantation de différents types de projets, à savoir la haie vive, le taillis linéaire, le verger ou l’alignement d’arbres, la Wallonie sollicite ainsi tout un chacun à lutter contre la perte de biodiversité.
Une participation à tous les niveaux, citoyenne et communale aussi
Que l’on soit un citoyen ou une commune, il est bien sûr possible de participer à cet élan vert lancé par la Wallonie. Les nombreux avantages des haies en bordure de champs se retrouvent également pour le jardin d’un particulier : elles donnent de l’intimité, coupent le vent, proposent des zones d’ombre, créent des abris pour les oiseaux… Quant au niveau communal, il est aussi possible d’entamer des démarches pour restaurer le paysage de notre belle Wallonie en plantant des haies ou des arbres sur des terrains publics.
Ce projet vous intéresse ? Découvrez-en plus sur le site qui lui est dédié.
Si vous souhaitez planter une haie, favorisez des arbustes indigènes et plantez différentes essences qui fleuriront à des moments différents, prolongeant le plaisir des yeux et les effets positifs pour la faune sauvage.
