La certification BREEAM encourage la réalisation de constructions durables, soucieuses à la fois de l’environnement et du bien-être des occupants du bâtiment. À travers cet article, découvrez-en plus sur cette certification et sur son rôle majeur dans un secteur en pleine évolution.
La durabilité, un enjeu fondamental de notre société
Qu’est-ce qu’englobe ce concept ?
Défini en 1987 dans le rapport Brundtland et cristallisé en 1992 lors du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, le concept de durabilité pointe le lien étroit entre les besoins économiques, sociaux et environnementaux. Son but est de préserver la santé de notre planète et d’assurer le bien-être des générations actuelles et futures en encourageant des pratiques responsables et respectueuses de l’environnement, qui intègrent la protection de la biodiversité, la gestion efficace des ressources naturelles et la réduction de notre empreinte écologique.
Pourquoi cette notion est-elle tellement importante ?
La durabilité permet de lutter contre de nombreux défis mondiaux, tels que le changement climatique, la perte de biodiversité et l’épuisement des ressources, tout en garantissant un développement économique et social harmonieux et équitable pour tous.
Depuis 2015, elle fait l’objet d’un appel mondial avec les Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par les Nations Unies. Ces 17 objectifs ont pour but de lutter contre la pauvreté, protéger notre Planète et assurer le bien-être de l’ensemble des êtres vivants d’ici 2030. Un enjeu majeur pour notre société, qui nécessite la participation de tous les secteurs d’activité, dont celui du bâtiment.
La durabilité comme moteur de construction
En ce sens, la construction durable ou écoconstruction est une approche responsable qui vise à créer des bâtiments et des infrastructures à l’impact environnemental et sociétal hautement performant. Cette démarche repose sur différents principes dont :
- La préservation des ressources en favorisant l’utilisation de matériaux recyclables et/ou recyclés.
- La réduction de la consommation énergétique via la création de bâtiments à Quasi Zéro Énergie (Q-ZEN).
- La réduction des déchets et de toute autre forme de pollution.
- La création d’un habitat confortable et sain pour ses occupants.
La certification BREEAM : définition et critères d’évaluation
Dans ce contexte, plusieurs outils permettent d’évaluer les performances durables des bâtiments. C’est le cas notamment de la certification BREEAM.
Qu’est-ce que la certification BREEAM ?
BREEAM est l’acronyme de Building Research Establishment Environmental Assessment Method. Il s’agit du standard de certification le plus répandu à travers le monde en matière de performances environnementale et sociale des bâtiments.
Délivrée par le BRE (Building Research Establishment), cette certification prend en compte le processus de création des bâtiments tout au long du cycle de vie de ces derniers, depuis leur conception jusqu’à leur fin de vie. Chaque type de bâtiment (habitations, établissements scolaires, hôpitaux, tribunaux, industries, bureaux, centres commerciaux, etc.) possède son propre référentiel d’évaluation.
Comment fonctionne le processus de certification ?
La certification BREEAM fait le focus sur différentes thématiques, à savoir : la gestion des opérations, la santé et le bien-être, la consommation d’énergie, le transport, la gestion de l’eau, les matériaux, les déchets, le terrain utilisé et l’écologie, la pollution, l’innovation. Chacune de ces thématiques reçoit un certain nombre de points appelés crédits, qui sont ensuite reportés sur une échelle de valeurs et classés.
| Thématique | Nombre de crédits disponibles |
| Gestion des opérations | 10 |
| Santé et bien-être | 14 |
| Energie | 21 |
| Transport | 10 |
| Eau | 6 |
| Matériaux | 12 |
| Déchets | 7 |
| Terrains utilisés & Ecologie | 10 |
| Pollution | 12 |
| Innovation | 10 |
| Total | 112 |
Les crédits sont ensuite pondérés en fonction de leur importance et aboutissent à l’élaboration d’une grille de résultat, permettant ainsi de classer le niveau de performance de la certification (score en pourcentage, allant de non classé à exceptionnel).
| Niveau de certification BREEAM | Non classé | Passable | Bon | Très bon | Excellent | Exceptionnel |
| Score en % | <30 | ≥30 | ≥45 | ≥55 | ≥70 | ≥85 |
Zoom sur la biodiversité
Consciente que chaque secteur a son rôle à jouer dans la préservation et la restauration de la biodiversité, la certification BREEAM développe et intègre régulièrement de nouvelles normes pour parvenir à concilier habitat et nature. Nommé « Land use & Ecology » (LE), le chapitre BREEAM relatif à la biodiversité est subdivisé en cinq parties.
1. La sélection du site de construction
Cette première partie a pour objectif d’encourager l’utilisation de terrains autrefois occupés ou contaminés afin d’éviter l’expansion vers des sites encore sains et riches en biodiversité. Elle compte jusqu’à 3 crédits sur les 10 dédiés à l’écologie et se fonde sur 2 grands critères :
- Jusqu’à 2 points pour un projet sur un terrain autrefois occupé : c’est le pourcentage du gain en matière d’empreinte écologique qui permet de décider du nombre de crédits reçu, 1 pour 75% et 2 pour 95%.
- L’assainissement d’un terrain significativement contaminé permet de gagner 1 point.
2. La valeur écologique du site et la protection de ses caractéristiques écologiques
Ce point vise à encourager les projets qui souhaitent se développer sur des terrains avec une présence limitée en matière de faune et de flore et qui mettent en œuvre des solutions pour protéger cette diversité d’êtres vivants lors des travaux. Il peut compter jusqu’à 2 crédits :
- 1 pour la valeur écologique du site, soit parce que ce dernier fait partie de la liste des sites à faible valeur écologique BREEAM ou soit parce qu’il a été identifié comme tel par un écologiste professionnel.
- 1 autre pour la protection des caractéristiques écologiques du site.
3. limitation de l’impact écologique sur le site existant
Cette partie n’est pas applicable à BREEAM International New Construction 2016. Elle ne correspond donc à aucun crédit.
4. mélioration écologique du site
Ce point du chapitre a pour objectif d’encourager l’amélioration écologique du terrain sélectionné. Il permet d’obtenir jusqu’à 3 crédits divisés comme suit :
- 1 pour la création d’un rapport écologique : pour obtenir ce point, il faut faire appel à un écologiste dès le début de la phase de conception du projet. Cet expert doit ensuite fournir un rapport complet de recommandations après avoir visité le site et au moins 50% des recommandations doivent être mises en œuvre dans la conception et la construction finales.
- jusqu’à 2 crédits supplémentaires peuvent être donnés selon le pourcentage de recommandations écologiques mises en œuvre (1 si 75% est mis en œuvre et 2 si 95% l’est).
5. Impact à long terme sur la biodiversité
Cette dernière partie contrôle l’impact à long terme du projet sur la biodiversité du site. Pour répondre aux critères de ce dernier chapitre, un plan de gestion du paysage et de l’habitat doit être créé pour les cinq premières années qui suivent la fin des travaux (au minimum) et des mesures supplémentaires (voir les listes de contrôle) doivent être mises en œuvre pour améliorer la biodiversité sur le long terme. Vous obtenez alors 1 ou 2 crédits selon le nombre de mesures supplémentaires adoptées.
Bâtiment & Nature : quelles solutions ?
Concrètement, quelles solutions est-il possible de mettre en place pour parvenir à concilier le bâti et la biodiversité ? Comment faire en sorte que votre projet réponde aux critères de la certification BREEAM en matière de protection et restauration de la faune et de la flore ? Plusieurs options s’offrent à vous.
Créer des villes plus vertes et pensées pour la biodiversité
Végétaliser nos villes
En ville, notamment, le béton est souvent le matériau prédominant. Pourtant, plusieurs solutions vous permettent de végétaliser le bâti et nos villes :
- La toiture végétalisée
- Les murs vivants (ou façades végétalisées)
- L’aménagement d’espaces verts écologiques
- La création de potagers urbains ou de bacs de plantation
- L’aménagement de pelouses fleuries
- Le développement de parcs urbains
- …
Privilégier une gestion différenciée des espaces verts
Dans le cadre des espaces verts et notamment des parcs urbains, il est également intéressant de mettre en place ce que l’on appelle une gestion différenciée. Cette approche écologique et durable vise à adapter les méthodes d’entretien et d’aménagement des espaces verts selon leurs caractéristiques spécifiques et leurs usages. Elle prend en compte la biodiversité, les ressources naturelles et les besoins des usagers afin de réduire l’impact environnemental et d’optimiser les coûts d’entretien.
Elle consiste à déterminer différentes zones avec des niveaux d’intervention variés, allant de l’entretien intensif pour les zones à forte fréquentation, jusqu’à la gestion plus souple et moins interventionniste pour les zones écologiquement sensibles ou peu fréquentées. La gestion différenciée favorise ainsi la préservation des écosystèmes locaux, l’économie des ressources (eau, énergie, matières premières) et l’amélioration du cadre de vie des habitants.
Inclure des aménagements dédiés aux êtres vivants dans nos bâtiments
En ville, les abris et lieux de repos pour la faune sont limités. Il est donc essentiel de repenser nos bâtiments pour y intégrer des gîtes et nichoirs qui favoriseront le retour de nombreuses espèces (oiseaux, insectes, petits mammifères…).
- L’aménagement des toits : grâce à leur hauteur, les toits offrent une belle tranquillité aux animaux. En y aménageant des nichoirs pour les oiseaux, des gîtes pour les chauves-souris, de petites mares pour les insectes ou encore des refuges naturels (tas de branches, de pierres, …), vous profitez d’un espace généralement inexploité pour y accueillir la faune.
- L’inclusion de cavités artificielles directement dans la structure des bâtiments neufs ou que l’on rénove (par exemple en façade ou sous le toit).
Minimiser les dangers pour la biodiversité
Le milieu urbain présente de nombreux dangers pour la faune. Il est donc nécessaire de repenser nos bâtiments pour réduire autant que possible ces risques. Voici quelques exemples d’actions à mettre en oeuvre :
- Privilégier un usage raisonné des surfaces vitrées, qui sont source de collision pour les oiseaux, ou matérialiser concrètement le transparent.
- Limiter les nuisances de l’éclairage (public et privé) sur la faune et la flore.
- Repérer les cavités dangereuses pour la faune (ex. : les sorties d’aération, etc.) et y intégrer des grilles ou échappatoires.
- Gérer les désagréments de la cohabitation entre l’homme et les animaux (risques sanitaires, conflits éventuels…).
E-Biom, votre promoteur de biodiversité
Vous souhaitez obtenir la certification BREEAM pour votre projet ? E-Biom vous guide dans la mise en œuvre des recommandations et critères de la certification dans le cadre du Land Use and Ecology. Écologistes de formation, nous vous aidons dans l’analyse écologique de votre site en créant un rapport complet et en vous accompagnant dans la mise en œuvre des actions nécessaires à la préservation de la diversité d’êtres vivants.
