En ville ou dans les entreprises, l’éco-pâturage contribue à la gestion différenciée des espaces verts, tels qu’une prairie, une friche, un verger ou les abords d’un cours d’eau. Au travers de cet article, notre laboratoire d’expertise scientifique vous aide à comprendre les tenants et aboutissants de cette démarche intéressante pour la biodiversité et sa conservation.
L’éco-pâturage : définition
L’éco-pâturage ou écopastoralisme est une alternative écologique à la gestion mécanique et phytosanitaire des espaces verts. Dite extensive, cette pratique ancestrale qui consiste à laisser paître des animaux herbivores (vaches, moutons, chèvres…) se fonde sur différents principes.
Les principes de l’éco-pâturage
- Une charge de bétail réduite : afin de favoriser la biodiversité, le nombre de bêtes est limité. Il dépend de la taille du terrain, de l’espèce choisie et de ses besoins nutritionnels, de la période de pâturage mais aussi des objectifs de gestion en matière de végétalisation.
- L’interdiction d’utilisation de produits phytosanitaires : pour la santé des animaux et dans un souci environnemental, les pesticides (qu’ils s’agissent d’herbicides ou d’insecticides) sont exclus.
- Une utilisation limitée des médicaments : les animaux sont soignés le plus naturellement possible afin d’éviter que les composants des médicaments ne se retrouvent dans le sol via leurs déjections, impactant ainsi la qualité de l’eau mais aussi la petite faune (comme les insectes).
- La protection des berges : si les bêtes se trouvent aux abords d’un cours d’eau, il faut soit choisir des espèces qui n’abîment pas les berges, soit clôturer le terrain.
Le choix de la race : vers des espèces locales et rustiques
L’éco-pâturage convient à un grand nombre de races. Il est donc possible de travailler tant avec des vaches, des chevaux, des ânes, des moutons, des brebis que des oies, des canards ou encore des poules.
Néanmoins, les races dites rustiques sont généralement privilégiées. Plus résistantes, elles demandent moins de soins et s’accommodent plus facilement à des conditions de vie moins favorables (sols rocailleux, nourriture peu appétissante…). Elles conviennent en ce sens parfaitement aux zones plus difficiles d’accès, telles que les terrains en pente.
Les nombreux avantages de l’éco-pâturage
Cette démarche écologique est certes bénéfique à l’environnement mais pas seulement ! Elle présente, en effet, des avantages également économiques et sociaux à ne pas négliger.
Les avantages pour l’environnement
L’entretien d’un espace vert via pâturage est avant tout une démarche à valeur environnementale. Il favorise :
- Le maintien des milieux ouverts : en broutant et en piétinant, les animaux empêchent l’embroussaillement et la fermeture du milieu.
- La diversification de la flore : plutôt que de tout faucher sans distinction, les animaux vont sélectionner la végétation selon leurs préférences alimentaires, permettant ainsi une plus grande hétérogénéité de la flore locale qui, in fine, permet d’attirer davantage de pollinisateurs. En outre, cela participe également à réguler les espèces végétales exotiques envahissantes
- La conservation de la biodiversité et des écosystèmes : la pratique du pâturage est régulièrement employée pour la gestion des milieux semi-naturels comme les prairies et pelouses à haute valeur biologique. Sans oublier la préservation de races rustiques issues de notre patrimoine historique et pastorale.
- La réduction du bilan carbone : malgré les émissions de méthane dont les bovins sont généralement accusés, l’utilisation d’animaux plutôt que d’engins mécaniques bruyants et polluants reste intéressante pour réduire les émissions de CO2. En encourageant la diversification de la flore, la pratique du pâturage permet, en effet, de stocker les émissions de gaz à effet de serre (GES).
Les avantages économiques
L’investissement nécessaire pour l’éco-pâturage (soins des bêtes, enclos, abris, éventuelle entreprise de sous-traitance, etc.) est généralement vite rentabilisé par rapport aux coûts des machines et de la main d’œuvre nécessaires pour l’entretien des espaces verts.
Outre le gain d’argent, cette solution offre également un gain de temps. En ville comme dans une entreprise, le gestionnaire du site sur lequel le troupeau pâture ne doit plus se préoccuper de son entretien. Ce sont, en effet, les animaux qui s’en chargent, du moins en grande partie.
Les avantages sociaux
Les animaux permettent de créer du lien social. En ville, ils suscitent de l’intérêt auprès des riverains et de leurs enfants et rappellent le calme de la campagne. Dans les entreprises, ce sont les collaborateurs qui peuvent se retrouver autour de l’enclos, le temps d’une pause.
Dans les deux cas, l’éco-pâturage permet de véhiculer une image positive, soucieuse de l’environnement, auprès d’un public qui apprécie généralement ces initiatives plus “vertes”. En ce sens, il joue également un rôle didactique et de sensibilisation.
Zoom sur l’éco-pâturage en entreprise
Vous êtes une entreprise et vous souhaitez mettre en place un projet d’éco-pâturage sur votre site ? Plusieurs points doivent nécessairement être réfléchis avant de vous lancer dans l’aventure.
Définir votre projet : les étapes à suivre
Quels sont vos objectifs de végétalisation ? Quelle race y répond le mieux ? De combien d’animaux votre troupeau doit-il se composer ? Comment sécuriser votre terrain ?
Les questions à vous poser avant de vous lancer dans l’éco-pâturage sont nombreuses. Très souvent, elles nécessitent l’intervention d’une société experte. Celle-ci vous aidera à différents niveaux pour mettre au point un projet durable et cohérent, tant pour l’environnement que votre société. Cette aide comprend les étapes suivantes :
- Définir vos objectifs : pourquoi souhaitez-vous faire appel au pâturage d’animaux herbivores ? Les objectifs possibles sont nombreux : tondre une parcelle d’herbe haute et tendre, défricher une zone peu accessible de votre site…
- Analyser votre parcelle : son type de sol (sec, humide, rocailleux…), sa végétation, sa taille, son équipement existant (abri, point d’eau, clôtures), etc.
- Mettre au point un plan adapté à vos besoins et à votre zone verte : le choix de l’espèce, la définition de la charge maximum, la sélection des saisons de pâturage, l’ajout éventuel d’infrastructures, l’estimation des coûts, le choix d’un partenaire…
Les formules pour intégrer cette pratique à votre entreprise
La théorie clairement définie, il existe ensuite différentes solutions pour vous permettre de passer à l’action : vous pouvez soit gérer vous-même votre projet, soit créer un partenariat, soit faire appel à une entreprise sous-traitante.
- La gestion complète de votre zone de pâturage : vous achetez vos futurs compagnons, les gérez, les soignez et créez les infrastructures nécessaires à leur accueil. Bien qu’économique, cette formule demande néanmoins des compétences particulières et beaucoup d’investissement de votre part.
- Le partenariat : vous travaillez en collaboration avec un éleveur local. Vous mettez votre parcelle à sa disposition et, en échange, il s’occupe de ses bêtes et de leurs soins. C’est donc une situation “gagnant-gagnant”. Par sécurité pour les deux parties, veillez cependant à signer un accord juridique et technique avec l’éleveur.
- La sous-traitance : il existe des sociétés spécialisées en éco-pâturage qui prennent entièrement en charge la gestion de votre projet : depuis ses prémisses en passant par sa gestion quotidienne. Cette solution clé en main implique un coût plus élevé mais vous assure une expertise et une tranquillité d’esprit indéniables.
E-biom, spécialiste en stratégie d’entreprise verte
Nos experts scientifiques aident les entreprises à intégrer la biodiversité dans leur stratégie. Au travers d’une analyse précise de votre site, nous vous proposons différentes actions et vous aidons dans leur mise en œuvre. Nous réfléchissons également à un niveau stratégique, en vous conseillant dans l’élaboration de votre RSE.