Gestion d’une espèce végétale exotique envahissante, la Renouée du Japon, sur un site de construction

Contexte de l’étude

La Renouée du Japon, Fallopia japonica, est une espèce végétale exotique envahissante introduite volontairement en Belgique dans les années 1880 comme plante ornementale, fourragère et fixatrice du sol. Extrêmement prolifère grâce à sa vitesse de croissance et sa capacité de reproduction par bouturage (une masse de 0,1 gramme de rhizome permet en effet la production d’un nouveau plant), l’espèce a rapidement colonisé nos contrées notamment les talus, friches, bords de route, etc.

Aujourd’hui largement répandue, elle fait l’objet de mesures de prévention et de lutte en Wallonie visant à limiter sa propagation. Par son couvert massif et dense, elle inhibe le développement des autres espèces indigènes et limite la visibilité le long des voiries. En outre, ses rhizomes (tiges souterraines) peuvent endommager les revêtements et dégrader les infrastructures.

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Mandaté dans le cadre d’un projet de construction d’un lot d’appartements en région bruxelloise, E-BIOM a établi un plan d’action de lutte et de gestion de la Renouée du Japon. Les mesures de gestion proposées sont définies en tenant compte de l’affectation future des parcelles colonisées mais également de l’accessibilité de celles-ci.

L’une des parcelles (300 m²) correspondant à la localisation des futurs jardins est difficile d’accès pour de gros véhicules de chantier rendant l’excavation et l’évacuation des terres pratiquement impossibles.

La seconde parcelle (70 m²) est destinée, quant à elle, à la construction d’un « talweg » (ligne de collecte des eaux) et doit être excavée.

Plan d’action

De manière générale, E-BIOM préconise d’agir sur les organes souterrains, l’élimination localisée des rhizomes permettant généralement un résultat rapide et efficace ; là où les techniques d’atténuation sur les organes aériens (arrachage et fauche répété, injection d’herbicide) nécessitent des interventions sur 5 à 10 ans. Sans compter qu’elles permettent rarement l’élimination définitive de la renouée et peuvent en favoriser l’expansion.

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Gestion et traitement in situ des terres contaminées

Pour la parcelle destinée aux futurs jardins, le concassage des terres contaminées avec un minimum de deux passages permet d’éliminer le plus de rhizomes possibles. Ce traitement doit se faire en profondeur et sur une zone tampon de 5 à 10 m autour de la zone, les rhizomes pouvant descendre à 7 m dans le sol et en périphérie du massif végétal.

La zone doit ensuite être recouverte d’une bâche plastique noire pour inhiber la croissance des nouveaux plants jusqu’à décomposition des rhizomes (au minium 18 mois), avec un débordement latéral de 5 m autour de la zone cible.

La combinaison d’un broyage et d’un bâchage de terres contaminées a déjà prouvé être particulièrement efficace : 100% de mortalité observées sur 11 sites répartis en France, Suisse et Allemagne (taille des rhizomes après broyage d’environ 10 cm).

Gestion par excavation des terres contaminées

Si les terres sont destinées à être excavées, la zone cible est idéalement munie d’une zone tampon visant à assurer la suppression complète des terres contaminées. Le traitement des terres peut ensuite se faire in situ en suivant les recommandations émises précédemment ou ex situ par traitement thermique.

Dans tous les cas, il est extrêmement important de mettre en place, tout au long de la procédure, des mesures afin de ne pas disperser la Renouée du Japon, par exemple le nettoyage méticuleux des engins de chantier.

Mesures de prévention post-traitement

Une fois les terres contaminées traitées, il est possible de prévenir la recolonisation potentiel de la renouée en installant des essences végétales ayant un potentiel de compétition élevée telles que Noisetier Corylus avellana, Lierre Hedera helix, Clématite des haies Clematis vitalba, etc. Le site doit ensuite être régulièrement surveillé et tout rejet de Renouée du Japon doit immédiatement être arraché.

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Conclusion

La gestion des espèces exotiques envahissantes fait l’objet de nombreuses recherches et E-BIOM se tient à jour des techniques innovantes et ajoutent régulièrement des prestataires à son carnet de contact. Notre objectif est de proposer les méthodes les plus pertinentes en matière de lutte de gestion des espèces exotiques envahissantes.

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